Au moment où je vous écris, en cette belle journée d’hiver en plein mois d’août, il pleut dehors.
J’ habite au milieu des champs de maïs et au moment où je vous parle...et où il pleut dehors, le maïs s’arrose !
Non pas seulement par la pluie qui ne cesse de tomber mais par l’arrosage qui " tourne plein pot" !
Alors au moment où je vous parle, je me dis qu’il va bien falloir faire quelque chose pour arrêter cette ineptie !
Je me dis qu’il va bien falloir que l’on fasse qq chose pour arrêter de subventionner du maïs pour l’arroser puis peut être le jeter parce que les cours sont trop bas, que ça casserait le marché et que les riches, ceux et celles qui détiennent "le capital", ne pourront pas s’en mettre assez dans les fouilles.
Au moment où je vous parle dans cette belle campagne je me demande si je peux encore vivre librement.
Je me demande si je peux boire l’eau du robinet..si elle n’est pas polluée, je me demande si je peux respirer tant l’atmosphère est peut être polluée par les nombreux produits pesticides, désherbants, revigorants... qui sont répandus dans tous les champs environnants.
Vous voyez, je n’ai pas parlé de voitures, je n’ai pas parlé du bruit des autoroutes que je n’entends pas de chez moi. Je n’ai pas parlé de bruit de la ville, ni de la pollution industrielle que je subis indirectement, je n’ai pas parlé des caméras de surveillance, ni du fichage de mes enfants à l’école, je n’ai pas parlé de la délation des citoyen-ne-s, ni du contrôle social, ni de la pauvreté, ni de la précarité, ni des conditions d’exploitation de l’homme par l’homme, ni de l’exploitation du Sud par les pays du Nord...
Enfin tout ce que tout le monde sait déjà mais pour lequel nous faisons quoi ?
Au moment où je vous parle, je vais aller arrêter ce robinet qui "fuit" sur les maïs et qui nous pompe l’air que l’on ne peut plus respirer tant ça me fout la nausée.
Mais combien d’autres robinets fuient encore ?
Depuis le temps que je vous parle, le temps lui avance. Au lieu de permettre à l’humanité de se construire, au nom des lois que nous acceptons sans pour cela même les avoir votées...certain-e-s s’ enrichissent au détriment de nous tous et toutes, le peuple !
Au moment où je vous parle, je me dis qu’il va bien falloir que nous fassions quelque chose. Ou alors, (r-)endormons nous une bonne fois pour toute, ce sera plus simple... pour nous. Mais ne parlons plus de démocratie !
Ne vous en faites pas pour moi, je vais très bien.
La preuve : je suis lucide.
Au moment où je cesse de vous écrire, il pleut toujours et je ne sais toujours pas si le maïs en face de chez moi est transgénique.
En attendant...
F.F.
Le Collectif des Faucheurs Volontaires
appelle à un Rassemblement
samedi 25 (14 heures) et dimanche 26 août
à Verdun sur Garonne (82)
au parc des Issandres
(Même lieu que pour les AG 2004 et 2005)
