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L’union passe par les citoyens avant tout…

par Laurent Prodeau (collectif Quercy-Caussadais "Unis avec Bové", 82)

samedi 3 mars 2007


Voir en ligne : COORDINATION 31

Cher(e)s ami(e)s et camarades,

L’unité chérie, tant attendue, tant désirée, à laquelle nous ne croyions plus, se réalise chaque jour un peu plus dans la diversité de ceux qui se rassemblement avec la candidature de José Bové.

Cette unité est la vraie, la seule possible : celle née du désir de chacun en tant que personnes libres, volontaires et responsables. Celle de citoyens qui quelques soient leurs casquettes et la couleur de leurs chaussettes, qu’ils en portent souvent, parfois ou jamais, font le choix en leur nom personnel de s’unir à d’autres. Parce qu’au fond, en eux, en amont de ces couleurs et de ces drapeaux qu’ils peuvent ou non parfois porter avec certains, ils partagent tous, à leurs façons, les mêmes aspirations fondamentales : vivre heureux, en paix en toute amitié et fraternité avec tous leurs frères et soeurs humains, avec tout ce qui vit et avec la planète qui les accueille.

Cette unité nous avons d’abord essayé de la réaliser dans une tentative de réunir et de fédérer autour d’une cause commune des groupes déjà constitués. Cela n’a pas marché car nul groupe soucieux de sa propre existence en tant que telle, ne peut vraiment accepter de se diluer au risque de disparaître, dans un ensemble plus vaste, fut-il commun et proclamé unitaire.

Cela a échoué parce que nous avons surtout cru, nous les acteurs des collectifs anti-libéraux, que ce vote traduisait un regain d’intérêt pour une doctrine politique bien définie et éventuellement pour le travail des organisations politiques déjà existantes ayant participé à la dynamique du NON. Le vote contre le TCE en 2005 n’était pas un vote partisan, et ce n’était pas un vote politique au sens de ce que ce terme représentait jusqu’à présent, c’était un vote citoyen.

Ce vote et la campagne qui l’a précédée, ont été l’affirmation de la volonté de chacun de se réapproprier la vie de la cité, d’y jouer son rôle, de ne plus laisser à qui que ce soit, le droit et la responsabilité, de leur vie.

Ce vote et cette campagne exprimaient le profond désir d’un renouveau complet du rôle de la politique et du rapport de celle-ci aux citoyens. Intelligemment quelques organisations politiques ont su se mettre au service des citoyens, acceptant pour une fois, de n’être qu’un outil avec d’autres au service d’un but commun. Nous remercions celles qui ont accepté de faire cet effort. Nous avions espéré que cela dure. Cela n’a pas été le cas.

Aujourd’hui l’aspiration citoyenne à se mêler librement et totalement de la gestion de la cité, trouve la possibilité de s’exprimer et d’agir, à travers l’espace que lui ouvre la candidature du candidat citoyen José Bové. Librement : c’est dire non contrainte dans une logique qui lui serait supérieure ou par un intérêt qui ne serait pas en prise directe avec sa propre réalité et ses propres attentes.

40.000 signataires = 40.000 citoyens et beaucoup plus si nous le voulions vraiment. 40.000 citoyens = une petite partie, suffisamment importante néanmoins, qui donne à voir que parmi les 70 % de français qui déclarent ne pas s’intéresser et ne rien entendre à la chose politique telle qu’elle se présente à eux jusqu’à aujourd’hui, nombreux sont ceux qui pourtant sont en attente.

40.000 citoyens qui soutiennent la candidature de José Bové. Cette candidature est leur candidature et celle de tous ceux qui choisissent librement qu’elle le soit.

Pourtant, cette candidature citoyenne, cette candidature des citoyens est menacée.

Elle est menacée par un vieux monde politique qui ne veut pas céder sa place, qui ne veut pas perdre son pouvoir, qui ne veut être remis à la seule juste place qui soit la sienne : celle d’outil au service des citoyens.

Ce vieux monde ce n’est pas seulement celui d’adversaires idéologiques ou de structures qui craignent l’émergence d’une concurrence.

Ce vieux monde c’est aussi cette culture structurelle de la politique (ce qu’elle doit être, ce à quoi elle doit servir, les compétences pour s’en servir, comment cela doit se passer…), dont nombre des militants engagés dans l’Alternative Unitaire Anti-Libérale, pourtant théoriquement affranchis du poids des appareils depuis Montreuil, ont bien du mal à comprendre et saisir qu’elle peut aussi être un obstacle à la perception et la compréhension de ce qui se passe et se joue véritablement, aujourd’hui dans la vraie vie : celle de l’immense majorité des citoyens qui ne se retrouvent pas dans ses calculs et schémas, qui n’en veulent pas et qui le disent dans les sondages, dans les urnes et à travers leurs absences dans les CUALs et les organisations politiques existantes.

Dans le refus de prendre part avec humilité à cette unité citoyenne autour de la candidature de José, et pire en y participant tout en freinant des deux pieds, cette culture politicienne nourrie par la peur de sortir des rails du connu, et elle aussi, par la peur de la concurrence, peut constituer un véritable obstacle à l’émergence de cette dynamique.

Demain, samedi 3 mars 2007, il appartient, aux citoyens militants de l’AUAL de faire un choix simple : d’accompagner pleinement l’immense demande citoyenne d’une autre façon de vivre et faire de la politique, et lui donner ainsi une chance supplémentaire, en réaffirmant avec force ce qui a été acté à Montreuil. C’est à dire concrètement, de reconnaître qu’il est vain de vouloir prendre le pouls d’un dynamique et de se positionner par rapport à celui-ci alors que cette dynamique est totalement suspendue et freinée par la difficulté à obtenir nos parrainages, ce que nous ne pouvions pas deviner à Montreuil en janvier.

Il serait dès lors très décalé mais aussi particulièrement suspect (parce que je ne crois pas qu’ils soient bêtes) que des citoyens militants de l’AUAL casquettés ou non, réunis ce samedi 3 mars 2007, prennent la décision d’une convocation des collectifs AUAL avant le 16 mars, pour une assemblée qui pourrait, selon son contenu et les influences à laquelle tous ceux qui craignent la candidature de José, ne manqueraient pas d’essayer de la soumettre, pourrait nuire à quelques jours de l’arrivée, à l’obtention des parrainages manquants.

D’autant plus suspect qu’aucune décision ferme n’a acté à Montreuil une date précise et qu’il a simplement été évoqué de faire un point à la mi-mars.

Le bon sens à partir de l’expérience vécue depuis Montreuil et non du calendrier évidemment déjà connu à cette date, étant que si l’on est vraiment solidaire de la candidature de José, il faut attendre le 16 mars pour pouvoir se positionner et savoir la nature des suites à donner à une situation dont nul ne peut présager de ce qu’elle sera alors.

A moins, à moins, de ne pas être conscients du risque et de la responsabilité que nous prendrions, ou à moins comme le rêvent à haute-voix nos faux amis Olivier Besancenot et Marie-Georges Buffet, que finalement, cette candidature Bové, on aimerait bien nous aussi qu’elle n’aboutisse pas.

Nous ferions alors une fois de plus la démonstration du mépris et de la condescendance qu’accordent aux citoyens, les professionnels de la chose politique même lors qu’ils s’auto-proclament alternatifs et unitaires, et alors qu’ils ne représentent vraiment pas grand-chose ni en nombre ni en influence sur le sort de la société et du monde.

Il est de même, extrêmement surprenant que certains d’entre-nous qui pourtant disent qu’il ne faut pas tenir compte des sondages, et ce alors :
- que nos meetings et réunions sont pleines à craquer
- que le contenu et la qualité de nos interventions s’améliorent de jours en jours et sont largement au dessus du lot (y compris de celles du PCF et de la LCR)
- que nous pouvons vérifier partout que les citoyens font majoritairement un très bon accueil à notre candidature.

Il est donc extrêmement surprenant que certains d’entre-nous s’alarment et relancent par de moultes biais (nouveaux appels ; sites "unitaires"…), l’idée qu’il faille recommencer à se prendre la tête pour essayer encore une fois de réaliser une unité qu’en vérité personne ne veut vraiment et dont nous avons fait l’expérience qu’elle était impossible. Impossible, non pas parce que ce n’était pas le moment ou parce que nous avons fait des erreurs, impossible parce que la nature même de ce que nous voulions unir ne peut pas s’unir. La seule unité possible, c’est celle des citoyens. Elle est en marche. L’AUAL peut y faire obstacle ou l’accompagner.

Fraternellement,

Laurent Prodeau
laurent.prodeau(at)wanadoo.fr


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