"Souci de transparence mais aussi de cohérence"
En marge d’une visite à Biguglia (Corse), où un conseil des ministres décentralisé se tient mercredi, Nicolas Sarkozy a justifié cette mesure par un souci de "transparence".
"Jusqu’à présent, le Président de la République cumulait son salaire et sa retraite. Moi je ne veux pas de ça. Je veux de la transparence. Je veux que les Français sachent".
Le président estime qu’"être chef de l’Etat, c’est une responsabilité considérable. Je trouve tout à fait normal que le président de la République ait une rémunération comparable à ce qui est celle du chef du gouvernement et des chefs d’Etat des pays européens".
Jusqu’alors, la dotation du chef de l’Etat est de 101.488 euros. Le salaire brut du Premier ministre est lui estimé à 240.000 euros bruts par an.
Le budget de l’Elysée porté à 100 millions
Le budget de la présidence de la République, initialement fixé à 32,292 millions d’euros dans le budget 2008, a également été majoré de 68,5 millions d’euros à 100 millions, selon un amendement gouvernemental adopté mardi en commission avant son examen en séance publique à l’Assemblée.
L’amendement précise que cette majoration est destinée "au fonctionnement et à la rémunération des personnels mis à disposition de la présidence de la République et aujourd’hui pris en charge par différents ministères".
Dans le détail, 50,9 millions d’euros serviront à rembourser aux ministères d’origine la rémunération des fonctionnaires mis à la disposition de l’Elysée.
Par ailleurs, 17,6 millions d’euros concernent des dépenses de fonctionnement de l’Elysée aujourd’hui prises en charge par d’autres ministères (Défense, Affaires étrangères, Intérieur, DOM-TOM...).
Un mauvais signal pour l’opinion publique ?
Samedi, la lettre hebdomadaire Profession Politique avait révélé une note interne de l’Elysée recommandant d’augmenter le salaire du chef de l’Etat afin de l’aligner sur le traitement du Premier ministre et de le mettre au niveau de ses homologues étrangers.
L’opposition avait mis en garde l’exécutif contre un mauvais signal adressé à l’opinion alors que Nicolas Sarkozy, qui se veut le champion du pouvoir d’achat des Français, a refusé de donner un coup de pouce au Smic le 1er juillet dernier.
challenges.fr du 30 octobre 2007