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Le couteau dans la blessure. Notes en vrac...

dimanche 25 mai 2008

Des notes pêle-mêle. Mêlées à des citations ? Je viens de les retrouver sur un CD de sauvegarde. Je pense qu’elles sont écrites vers 2000-2001 ? [1]


JL Godard :

Les dialogues que j’écris sont toujours : "bonjour, comment
vas-tu ?
"
"Je mets des paysages, je mets des citations, je mets des livres dans mes films."
"Il y aura des films de poches comme les livres de poches."

La langue nommée n’arrive pas à se nommer.
"J’ai de la chance de vivre avec des films qui ne marchent pas."
Je ne lui dirais pas j’ai aimé, mais il y a ça, il y a ça, il y a ça...

Le pourcentage du fonctionnement parce que c’est moins fatiguant.
Bruce Willis c’est moins fatiguant et plaisant aujourd’hui.

Bresson
La pauvreté...

Dans la production l’argent n’est pas la fin mais un moyen ce n’est pas
comme à la télévision.
Dans ce festival c’est la première fois que je vois des gens qui tendent la main (Canne).
En dessous de 10000F par mois on ne peut pas penser comment le lendemain sera fait.
On se sent sécuriser par la consommation.
Chers : c’est lamentable. La foi. Pour faire un film. Une caméra coûte plus cher qu’un crayon et on n’est pas seul." Toujours JL Godard ? "

Qu’est-ce qu’on peut faire avec trois millions ?

Naturalisme :

Strip-tease

Documentaire sitcom
Loft Story
40F de l’heure... ?
"Ils n’ont pas été assez malin. C’est des enfants qui n’ont pas été assez reconnus."

Gens comme vous et moi, mais acteurs ?
Acteurs, car ils savent qu’ils sont filmés.
Jouer un rôle. Jouer le rôle.

Besoin d’être reconnu et de gagner, quel qu’en soit le prix, dans cette
société marchande.
L’ennui, la perte de sens, du lien social.
Le psychologisme et la sociologie ? Pourquoi cette question ?

Montage
L’intervention du réalisateur avec ses ciseaux.

Le jeu de rôle et le maître de jeu.
Ils sont toujours et éternellement en colonie de vacances, dans une sorte de prison moderne, un bocal, et/mais on ne les voit pas bosser, ni pointer à l’ANPE.
En quoi c’est plus choquant que le reste de la télé ?
Faire la même chose dans une caserne de CRS la prochaine fois... ?
La tautologie (du grec tauto logos, le fait de redire la même chose),
le droit (système de règles).

Anatole France : "La loi, dans un grand souci d’égalité, interdit aux riches comme aux pauvres de coucher sous les ponts, de mendier dans les rues et de voler du pain."
Aux riches comme aux pauvres ?

Beaucoup de discussions et de débats autour de ce Loft Story, beaucoup de commerce aussi.
A-t-on le droit ou non d’exposer comme cela des vie humaines, non fictives, en permanence aux yeux des autres dont nous-mêmes ? Comme des rats de laboratoire ?
A se poser ces questions aujourd’hui, devant la flagrance de cette émission, c’est oublier que la télé, depuis longtemps déjà pouvait se prêter à cet anathème. Elle nous avait petit à petit préparés à cela, et que là en poussant le bouchon plus loin, M6, jalousée par ses consœurs, ne faisait qu’entériner le passé.

Avec cette émission, j’ai l’impression qu’une balise est installée là et que plus jamais on ne pourra revenir en arrière.

Combien de fois je me suis senti révolté en voyant ces émissions faites de vidéos familiales (qui ne coûtaient pas chers aux chaînes) où l’on voyait le bébé, le grand-père, se plantait la gueule devant la caméra du père ou du fils stoïque pour passer à la télé.
Combien de fois l’émission Strip-tease (modèle d’un certain courant chez les documentaristes et dans les festivals du cinéma du réel) m’a parue du même acabit, parce que manipulatrice du spectateur, parce que elle, avec d’autres, tout en faisant école dans un certain milieu petit-bourgeois, prônait la disparition de l’acte d’écriture d’un réalisateur de manière subtile.

Ce que je vois est vrai ? Je suis ce que je vois ?

L’info était déjà passée dans l’ordre de la narration, au conter une histoire telle une comptine pour un enfant, pour combler un besoin d’être rassuré par une berceuse, régulière et journalière, un ronron. Serions nous encore, en tant que spectateurs des enfants, ou considéré comme tels ?

Drôle de comptine où l’on ne voit jamais les personnes travailler ou pointer à l’ANPE, élever leur enfant, faire face à l’oppression…
Comme Hélène et les garçons

Drôle de cobayes qui n’ont à faire qu’à des problèmes de rats enfermés dans leur cage : graines, eau, relation à l’autre, lui-même dans une cage.
Une cage, comme un bocal, de poissons rouges, que l’on peut contempler dans un salon.
Dans notre salon.
Dans le bocal, à la télé…

La télé ne serait qu’un bocal comme disait Daney ?

Des experts psy disent que c’est bien car les enfants ainsi apprennent la vie. Une vie faite et apprise dans un bocal ? Avec un maître du jeu ? Au-dessus d’eux ? Comme les maîtres de ce monde ? A la botte du capitalisme ? Sa médiation ? Les maîtres de cette émission ?
Les ciseaux ?

Au fil du temps, « Hollywood, Hollywood... »

Que cela soit dans les romans, au cinéma d’Hollywood, à la télé, depuis Rousseau, depuis l’apparition des manufactures, le modernisme tend à recouvrir l’analyse basée sur la lutte des classes par une omnipotence du psychologisme.

« Elle témoigne du succès d’une idéologie dont les prétentions hégémoniques se fondent sur une approche purement technique des problèmes sociaux : le psychologisme est le complément naturel de l’économisme. » (Paul Beaud – La société de connivence-)

Notes

[1Et collées à des photos que j’ai prises à la Prison St Michel de Toulouse en 2007


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