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Il ne s’agit pas de Jean Marc Rouillan ...

par Miguel Benasayag

vendredi 17 octobre 2008


Et voilà que le gouvernement français se met à l’heure américaine : la loi ne suffit pas, qu’à cela ne tienne, on se met à inventer de nouvelles figures, ou plutôt on réinvente des figures de l’Inquisition. Il ne suffit plus qu’on" fasse son temps", il ne suffit plus qu’on" paye sa dette"(?) il faut que le condamné soit exorcisé, qu’il montre son repentir.

En termes plus modernes et pragmatiques, il s’agit de ce phénomène actuel qui consiste a créer des zones et des pratiques de non-légalité, par le développement de ce que l’on peut appeler un "Guantanamo diffus" .

C’est pourquoi personne ne doit se tromper ; il ne s’agit pas de personnaliser la question, c’est tout à fait le contraire qui se passe : à travers Rouillan, le gouvernement français nous dit qu’il s’octroie le droit de punir et réprimer comme il l’entend, et surtout en dehors et au-delà des limites de la légalité.

Que personne donc ne se trompe, car il s’agit d’un message fort pour nous tous ; pour nous qui sommes prêts a cacher des gens sans papiers, pour nous qui sommes prêts a des actes de lèse-majesté, tels que l’arrachage symbolique de quelques brins de plantes OGM, bref, à peu près pour tout le monde.

Il faut savoir qu’à l’instar de la base de Guantanamo, les pouvoirs en place considèrent que leur droit de répression ne doit plus s’arrêter aux limites des droits qui pourtant les fondent.

C’est pourquoi, dans cette époque de société disciplinaire,de société de contrôle, il est fondamental de dénoncer ce que le pouvoir est en train de nous faire à tous, par l’intermédiaire d’une personne, Jean-Marc Rouillan.


Miguel Benasayag

Philosophe et psychanalyste


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