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Le capitalisme financier dans le coma

DE LA CHUTE DU MUR DE BERLIN À CELLE DE WALL STREET

par Tarek Ghozlane

dimanche 9 novembre 2008

Publié dans Algérie-News 26, 27 et 28 octobre 2008


Après avoir commencée en tant que crise bancaire voici que la crise
financière n’en est plus une. Dans le jargon soigneusement calibré des médias
occidentaux, soucieux de ne pas jeter de l’huile sur le feu et d’affoler les
chaumières, il s’agirait à présent de « crise économique-financière ». En
l’occurrence ce que l’on suggérait depuis le départ était que la sphère financière
n’est pas vraiment dans la réalité et qu’elle aurait peu à voir avec l’économie
« réelle ». Hélas pour les spins doctors, les propagandistes cools et les magiciens
du marché autorégulé, l’indivisibilité de l’économie est un fait que tous les
discours du monde ne peut modifier. La crise est économique et elle est mondiale.
Sortie du périmètre de sécurité bancaire ou on a souhaité la confiner, elle atteint à
présent les secteurs productifs et pratiquement toutes les régions du monde sont
concernées. Les plus habiles circonvolutions de langage n’y font rien : ce qui
souffle sur le monde entier est le vent mauvais de la crise économique globale. La
première du genre. En effet, l’effondrement du système de crédit, par l’intrication
des échanges et la mondialisation, est ressenti partout sur une planète qui a
adopté depuis le début des années 1990 un système économique unique. Aucune
des précédentes crises cycliques qui ont affecté le capitalisme, pas même celle de
1929, n’a atteint la magnitude géographique de l’onde de choc provoquée par
l’effondrement du marché des crédits hypothécaires américains. La version
sauvage du marché mondialisé se caractérise par la domination de centres
extrêmement puissants dont la dérégulation a été le credo monomaniaque
ressassé jusqu’à la nausée par des économistes au service exclusif du capital. Le
courant de pensée ultralibéral a été vulgarisé sous les règnes du Président Ronald
Reagan aux Etats-Unis et de Margaret Thatcher au Royaume-Uni fondé sur les
thèses des économistes autrichiens, Von Hayek notamment, actualisées par
l’école de Chicago dont la figure de proue était Milton Friedman. Au nom du
profit, les principes antihumains du libéralisme ont été imposés comme la
suprême doxa, la sagesse ultime d’un modèle économique sans alternative.
L’expression de la modernité par opposition au caractère « ringard » de l’Etat.
Dans nos contrées en mal de gouvernance, le FMI et la BIRD ont été les
propagandistes acharnés de cette pseudo-modernisation fondée sur la réduction
du rôle de l’état et la primauté absolue du marché. Ils n’ont pas manqué de relais
locaux, entre intérêt bien compris et profonde inculture malgré un vernis de
connaissances fraichement acquises, tous acquis à une représentation du monde
où l’affairisme et l’argent-roi sont le moteur de l’efficacité générale et les critères
indépassables de la réussite sociale.

I - Le silence des laudateurs du capitalisme débridé

Il y a quelque chose d’ironique dans le spectacle d’Etats jusqu’ici gardiens
soucieux du dogme ultralibéral volant au secours d’établissements bancaires
détruits par une dérive spéculative permise par la déréglementation en oeuvre
depuis le découplage du dollar de l’étalon-or en 1971. Les contempteurs de
l’économie duale, ceux qui ne reconnaissaient aucun rôle à l’Etat dans l’économie
sont bien silencieux aujourd’hui. Il est à parier que ceux-là mêmes qui chantaient à
longueur de colonnes les louanges du capitalisme débridé se préparent
aujourd’hui à entonner l’air bien connu en temps de crises de la « modération »
social-démocrate. Mais l’ampleur de la crise pourrait bien dépasser de loin toutes
les reconversions et les révisions déjà audibles dans les discours des milieux
dirigeants occidentaux. En effet, la désagrégation du système financier ne s’arrête
pas aux seules grandes banques Des myriades de quasi-banques -
d’établissements financiers n’ayant pas le statut de banques mais collectant des
ressources et distribuant du crédit – se trouvent aujourd’hui dans un stade de
coma dépassé. Ces fonds spéculatifs ont accumulé des milliers de milliards de
dollars de créances qui ne pourront jamais être honorées. L’impact de ces défauts
de paiement reste à mesurer ; selon beaucoup d’économiste il sera global et
dévastateur. Une idée des enjeux est fournie par la crise de la minuscule Islande,
moins de 350 000 habitants, soit l’équivalent d’une ville algérienne de taille
moyenne. Après avoir emprunté en urgence quatre milliards de dollars à la Russie,
cette ile volcanique vient de bénéficier de 2,1 milliards de dollars du FMI qui
s’apprête à lui en verser quatre milliards supplémentaires dans les semaines à
venir. Quels sont, à cette aune, les besoins financiers susceptibles d’être exprimés
par le Pakistan, la Turquie la Hongrie ou l’Ukraine ? Cette liste des économies
menacées n’est pas limitative. Il est certain que d’autres pays, pas seulement
émergents, vont annoncer sous peu des difficultés critiques. Certains économistes
observent avec inquiétude l’évolution de la situation en Angleterre, dont
l’économie est déjà entrée en récession, et dont les structures largement
dominées par le secteur tertiaire l’exposent à une contraction très sévère aux
conséquences sociales imprévisibles. Le sommet de New-York des vingt pays les
plus puissants économiquement va certainement tenter d’apporter des réponses
d’urgence à une situation critique. En effet, le fonds de 200 milliards de dollars
géré par le FMI risque de partir en fumée en quelques jours face à une crise dont
les effets, que l’on commence à peine à percevoir, pourraient être ressentis
pendant plusieurs années.

Mais au-delà, il faut espérer que face aux excès absurdes, dangereux et
totalement injustes pour les plus fragiles de la mondialisation marchande et à la
tyrannie de marchés structurellement irresponsables, des décisions
fondamentales sur l’encadrement de l’activité financière devront être arrêtées.
Les dirigeants occidentaux en particulier en seront-ils capables et en ont-ils la
volonté ? Est-il encore temps d’interrompre le cycle d’effondrement qui gagne à
grande vitesse l’ensemble de l’activité humaine sur toute la planète ?

II – Dérives monétaires et chute des cours des matières premières.


Le second épicentre de la crise

En effet, comment des dirigeants pour la plupart complètement intégrés
dans les jeux d’intérêt du capital qui les a portés au pouvoir pourraient-ils
envisager des mesures de redressement qui affecteraient les milieux qui les ont
désignés ? Car il ne s’agit pas seulement de coordination des politiques
économiques et de mesure d’encadrement de l’activité financière, comme se
plaisent à le dire le Président français de l’Union et le Président de la Commission
Européenne, mais de mesures drastiques qui pénaliseront frontalement la haute
spéculation et le capital financier. Autrement dit les milieux qui dirigent
effectivement la politique générale des pays avancés économiquement. Le niveau
de contrôle que la gravité de situation requière est en contradiction mécanique
avec le laxisme et le laisser-faire favorable à la consolidation des intérêts du
capital financier. Des mesures volontaristes sont cependant inévitables, le
contrôle des marchés financiers et les prémisses d’une stratégie de relance
destinés à réinstaller la confiance s’imposent en tant que dispositif d’urgence. Car,
loin de se limiter à des systèmes bancaires localisés, la crise d’élargit et déstabilise
des pays encore récemment porté au pinacle de la bonne gouvernance.

Si des économies considérées il y a peu comme particulièrement solides et
prometteuses commencent à vaciller dangereusement, le plein effet de la crise
reste à venir. Tandis que l’attention des médias restait focalisée la semaine
dernière sur la chute des places financières, un autre paramètre-clé de
l’élargissement de la crise, celui de la spéculation monétaire, était suivi avec
inquiétude par les économistes. La dépréciation très importante des devises
certaines de pays émergents indique clairement que la fuite massive des capitaux
commence à prendre des proportions hors de tout contrôle. Le phénomène ne
concerne pas seulement les pays d’Europe de l’Est mais également des économies
comme celles de l’Australie ou de la Nouvelle-Zélande dont les monnaies ont très
sévèrement décroché face au dollar et au Yen japonais. La contagion est générale,
multisectorielle et s’installe dans la réalité des échanges internationaux. La
spéculation sur le dollar impacte directement les monnaies, et les économies, qui
lui sont directement corrélées.


La fuite éperdue des capitaux

Après le marché des crédits immobiliers américains le deuxième épicentre
de la crise semble bien se situer dans les marchés monétaires. La dépréciation des
devises est-européennes et des grandes économies de la région australe et est-européenne
est directement liée à la très forte demande de dollars provoquée par
l’assèchement des liquidités sur les marchés du nord pour faire face à l’impérieuse nécessité de déboucler des opérations libellées dans la monnaie américaine.
Associé à la baisse des prix des matières premières et à l’effondrement de leurs
bourses, l’affaiblissement de ces devises est le troisième coup qui inaugure dans
ce théâtre de l’absurde une mauvaise pièce dont les actes à venir risquent d’être
tragiques en termes de réduction de la pauvreté et de développement. Dans ce
chaos général, la chute des prix du pétrole et celles des matières premières ont
occulté la décision de certains pays développés, dont la France, de réduire son
aide à l’Afrique. Mais si le signal est grave, là n’est pas l’essentiel des dimensions
multidimensionnelles de la crise.

Pour des économistes l’interconnexion mondiale des structures de crédit
est la base de départ d’une réaction en chaine aux répercussions catastrophiques.
Il suffit de replacer par exemple le système bancaire suédois dans ses rapports
avec les pays de la région baltique, celui de l’Autriche avec l’Europe centrale et les
banques espagnoles avec l’Amérique latine. Examiné sous l’angle de ces
connexions le système bancaire européen est dans une situation au moins aussi
grave que celui des Etats-Unis ou du Japon.

La crise financière qui s’étend comme un feu de forêt dans les pays de l’exbloc
soviétique menace de provoquer une seconde crise bancaire en Europe
occidentale susceptible de précipiter le vieux continent dans une tourmente de
première grandeur.

Les pays émergents touchés au coeur

Les spécialistes des économies d’Europe centrale et orientale craignent en
effet que cette débâcle enclenche une réaction en chaine dans la zone euro. Ainsi
le risque imminent est celui d’une fuite massive de capitaux d’Autriche, ce pays qui a vu le déclenchement de l’effondrement bancaire mondial de mai 1931 quand
la banque CreditAnstalt fit faillite, et d’autres pays de la zone qui dépendent de
ressources extérieures pour compenser de très importants déficits en compte-courant.

Les dernières statistiques de la Banque des Règlements Internationaux
montrent que les banques d’Europe occidentale détiennent l’essentiel des
créances sur ces marchés émergents. Ces banques détiennent les trois-quarts de
4,7 trillions de dollars de financements bancaires internationaux distribués ces
dernières années aux pays d’Europe de l’Est, d’Amérique latine and des pays
émergents asiatiques et consentis durant la période qui vient de s’achever de
crédit à tout va. Ce niveau d’engagement est supérieur à celui du secteur des
crédits immobiliers américains.

L’Europe a déjà ressenti un avant-gout de ce que cela signifie en termes
d’impact financier. Les pertes bancaires induites par le collapsus du système
financier islandais est de l’ordre de 74 milliards de dollars. Les banques
allemandes ont à elles seules perdu 22 milliards de dollars.

Les engagements de l’Autriche vis-à-vis de ces marchés représentent 85 %
de son PIB et sont fortement concentrés sur la Hongrie, l’Ukraine, and la Serbie.
Dans le même ordre d’idées, les créances de la Suisse sur ces mêmes risques
représentent 50% de son PIB, 25% pour la Suède et 23% pour l’Espagne. Le
montant agrégé des financements espagnols à l’Amérique Latine est évalué à 316
milliards de dollars…Ce qui ne manque de susciter bon nombre d’interrogations
sur la viabilité du système bancaire ibérique dont les engagements en Argentine et
au Brésil sont violemment dégradés et pèsent trois fois la garantie de cent
milliards de dollars annoncée par le premier ministre Zapatero.

Géostratégie de la crise

Il ne faut donc pas attendre que l’aide au développement et les
investissements dans les pays du sud connaissent la moindre amélioration dans
les mois à venir. Au contraire, il y a fort à parier que les pays développés suivant
l’exemple français n’effectuent des coupes claires dans les budgets destinés à ces
fins. Conjuguée à la baisse des cours des matières premières, la contraction très
prévisible des crédits aux économies des pays émergents va aggraver des
situations très fragilisées.

La crise est on le voit loin d’avoir déployé tous ses effets négatifs. Elle aura
en tous cas précipité une modification du rapport de force international. La
conférence Asie-Europe qui s’est tenue à Pékin s’est achevée sur la décision de
tenir un sommet des vingt économies les plus développées le 15 novembre à
Washington. Cette configuration ressemble fortement au Conseil de Sécurité
élargi dont on discute vainement depuis près d’une vingtaine d’années. La
pression des événements oblige ainsi à des adaptations trop longtemps bloquées.
Ces réévaluations sous le sceau de l’urgence traduisent également un certain
retour à l’esprit du New deal qui avait présidé à la fondation des Institutions de
Bretton-Woods en 1944 est aujourd’hui revendiqué par ceux-là mêmes qui
avaient jeté Keynes et le rôle de l’Etat dans la fosse commune de l’histoire
économique. Les jours qui viennent diront si ces dispositions d’esprit permettront
de faire face à une situation qui se détériore à très grande vitesse.


III - L’Algérie et la Crise mondiale

Les déclarations apaisantes des hommes politiques et les divers plans de
sauvetage des banques ne parviennent pas à redresser une situation économique
en détérioration continue. Le recul important des bourses sur lesquelles
l’attention du monde est essentiellement fixée a tendance à masquer les données
négatives qui émanent non plus seulement des secteurs de la construction
automobile ou du bâtiment mais qui proviennent de tous les secteurs d’activité,
notamment industriels, à travers le monde. Ainsi selon un expert allemand du
commerce international, les ports allemands enregistrent une baisse considérable
du trafic maritime de marchandises, de l’ordre de 30 à 50% de réduction du
mouvement normal. La contraction drastique du financement courant du
commerce international ( trade finance ) expliquerait grandement cette situation.
Il apparaît ainsi que les mesures de consolidation des bilans bancaires par les
gouvernements occidentaux n’entrainent pas, c’est le moins que l’on puisse dire,
la reprise du crédit aux entreprises. De plus en plus d’entreprises exportatrices
rencontrent des difficultés pour obtenir des garanties bancaires transfrontières,
ou des confirmations de crédits documentaires. Les banques des pays
exportateurs ne font plus confiance à des banques de pays importateurs étranglés
par la fuite des capitaux.

Du côté des importateurs de certains pays émergents consommateurs de
biens industriels, la réalité de l’asphyxie financière est encore plus marquée. La
crise des liquidités est d’une ampleur inédite : ses limites vont bien au delà des
banques qui malgré les mesures déjà évoquées continuent de subir une pression
continue des établissements financiers désireux d’obtenir du cash pour liquider
des positions et rembourser des clientèles d’investisseurs paniqués à l’idée de voir
leur épargne partir en fumée. Cette situation explique les augmentations de
capital en rafale annoncées par des banques européennes et asiatiques et les
injections urgentes - 125 milliards de dollars ont été décaissés hier - de fonds
publics dans les banques américaines par la Federal Reserve.

Le séisme bancaire et le pétrole

Comme prévu la baisse de la production de l’OPEP n’a pas suffit à enrayer le
mouvement de repli du pétrole, le baril est passé hier également sous le seuil des
65 dollars. Le retrait des spéculateurs qui utilisaient le pétrole contre valeur refuge
contre la dépréciation du dollar explique partiellement une situation. La
disparition des acteurs bancaires de ce segment de marché – la banque Lehman
Brothers y était très active avant sa liquidation – mais surtout les anticipations
négatives de la plupart des opérateurs en sont les raisons principales. La récession
étant le maitre-mot pour qualifier l’évolution de l’économie internationale dans
les mois à venir, il est clair que personne ne s’attend à la poursuite de la forte
croissance pétrolière observée ces dernières années. La crise monétaire qui
affecte bon nombre d’économies émergentes ajoute une dimension
supplémentaire à la perte de confiance dans l’avenir de la plupart des
investisseurs. Ainsi, malgré les « analyses » lénifiantes et les considérations
anxiolytiques, la crise frappe le monde entier, y compris ceux qui du fait de leur
faible intégration dans le système financier international se pensaient à l’abri de
ses turbulences. Le sous-développement assumé et le retard revendiqué ne
constituent qu’une protection fantaisiste contre les aléas du marché mondialisé…

Les pays qui résistent le mieux à la crise sont précisément ceux qui tout en
modernisant leurs structures ont maintenu les objectifs d’une stratégie de
développement. Ces pays, à l’image de la Chine, ont renforcé les réglementations
destinées à empêcher que des mouvements spéculatifs viennent déséquilibrer
leurs systèmes monétaires et financiers. L’économie de marché est la seule forme
d’organisation efficace, le seul modèle qui permet à la créativité des acteurs de
s’exprimer. L’économie de l’Algérie qui a fait l’expérience du dirigisme autiste et
liberticide a payé au prix fort la gestion bureaucratique de l’économie. La critique
de cette expérience ne signifie à aucun égard, que par effet pendulaire on en
vienne à dénier toute capacité à l’Etat d’encadrer le marché par le droit et des
institutions. La déconfiture prévisible de l’idéologie ultralibérale a finit de
convaincre les plus réticents de la nécessité de la régulation et de l’importance de
l’administration économique.

Marché et Etat

Sans Droit ni encadrement, le marché est une arène brutale où les plus
vulnérables sont condamnés à la misère par une minorité de nantis uniquement
préoccupée par le profit. En Algérie, cette expérience, menée de manière plus ou
moins cohérente sous l’égide du FMI, depuis l’abandon des réformes au début des
années 1990, a montré toute son inefficience. Sans soutien public, le secteur privé
n’a pas les moyens d’impulser une dynamique de développement,
particulièrement dans un contexte de pseudo-prospérité rentière. Attendre de
l’étranger qu’il vienne suppléer les insuffisances nationales s’est également avéré
illusoire. A coté de représentants de commerce qui ont construit des entrepôts et
recruté des manutentionnaires, les investisseurs étrangers qui ont été attirés par
le marché national figurent essentiellement dans la catégorie des aventuriers et
des affairistes uniquement motivés par des culbutes financières dans des secteurs
ou les maigres capitaux investis se sont multipliés en transferts pharamineux de
bénéfices. Même les banques étrangères qui se sont installées se sont acclimatées
dans la distribution antiéconomique, mais très rentable, de crédits à la
consommation… La crise pourrait avoir un effet positif en imposant le retour à la rationalité économique et au soutien de la production interne. Ainsi à tous égards,
le rôle de l’Etat ne se peut se limiter à celui de régulateur. La promotion d’un
secteur public puissant est une nécessité vitale dans une situation où le
développement devrait être la préoccupation centrale de la gouvernance.

La récession mondiale s’annonce profonde, durable et ses développements
encore largement imprévisibles. La crise sera-t-elle l’occasion d’une réévaluation
des objectifs économiques et du mode de fonctionnement actuels ? Il serait en
tout état de cause trompeur de considérer que les effets d’une récession
mondiale ne seraient que transitoires.


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