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DEDALE (le Miroir) : un film sur l’Université du Mirail 25 ans après 68

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mardi 8 février 2005

"Se méfier de la société suppose qu’on se méfie aussi de son langage". - Théodore Adorno -


Ce film sur l’Université du Mirail a été réalisé, avec Christophe Jacquemart, en 1992-93 dans le cadre de notre Maîtrise Sciences et Techniques de l’Audio-visuel à l’ESAV.

1993 : qu’en est-il de l’Université du Mirail 25 ans après 1968 ?

"L’U.T.M. est en chantier, un nouveau bâtiment s’ouvre, tout est remis à neuf, la signalétique est changée, les arbres sont arrachés et replantés tous identiques en strict quadrillage. Les labours de printemps accompagnent l’éclosion des grilles. L’environnement dans lequel nous nous trouvons se transforme et s’aligne. Le système de gardiennage évolue.

25 000 personnes étudient là...

A l’Ecole Supérieure d’Audio-visuel nous regardons "L’ordre" de Jean Daniel Pollet. Jean Michel Carré nous passe un film sur les débuts de Vincennes. Notre travail cinématographique commence peut-être par une remise en question de nous-mêmes, étudiants de l’ESAV égarés dans ce labyrinthe qui se ferme. Remise en question de notre situation d’étudiants. Où sont les 25000 autres personnes qui nous environnent ? Les relations entre les étudiants n’existent pratiquement plus.

Qu’attendons-nous finalement de l’Université ?

Pourquoi avons-nous envie de la fuir ?

Pourquoi n’avons-nous pas envie de nous y intégrer ?

Pourquoi nous parle-t-elle si peu ?

Des couloirs vides, sans personne, des allées désertes qui viennent buter sur des grilles, sur des horizons surexposés. Des sensations. Ce lieu, nous le connaissons, nous y étudions et pourtant, c’est durant les vacances, durant la nuit qu’elle nous parle le plus, la fac. Son histoire, son début, ses origines. Vouloir connaître.

Comment en est-on arrivé là ?

Très vite, notre structure globale se met en place. Des allées vides, des grilles, des mouvements de caméra, des déambulations, nos interrogations, le resto universitaire, la bouffe, la machine à café : la vie ? Des salles de cours vides, les chaises le dos au quartier qui nous entourre. Le quartier ? Les nouveaux bâtiments, l’ordre ! Des métaphores. Et puis nous. Que voulons nous dire ? Livrer nos sensations ?


Des interviews, des textes abandonnés, des photos floues, un discours. Personne. Des archives, un passé caché, presque oublié. Des dates, celles des archives, des tracts que nous retrouvons : 68, 76, aujourd’hui, en pensant qu’aujourd’hui s’étend de 80 à 93.

Nous partons caméra à l’épaule, un fauteuil roulant à la main. Pas de son... Il viendra plus tard, un autre moment. Désir de faire de l’image puis du son. Ambition d’un mélange au montage."

Jean-Luc Galvan et Christophe Jacquemart - 1993

La place des intellectuels dans la société ?

Mai 68, la société ne lui accordant pas de place la petite bourgeoisie intellectuelle, les techniciens du savoir, se rebelle pour mettre son "imagination au pouvoir".

1974, elle est entendue, son "imagination" sera mise au service du pouvoir. Cela donnera "l’adieu au prolétariat", "la fin de l’histoire" et l’émergence du Parti Socialiste. Certains refusent et continuent de remettre en cause la société et leur fonction future.

A partir de la dernière grande lutte à la fac du Mirail en 1976, les acquis sont grignotés par la direction. Tout rentre dans l’ordre petit à petit, aider par une répression diffuse.

L’université ne fabrique plus d’intellectuels critiques mais des reproducteurs.

Aujourd’hui cette couche sociale est atteinte par la précarité.

"Le Miroir" durait 33’, nous avons raccourci ce film à 26’ en le nommant "Dédale". Nous espèrions naïvement en faisant un format tv lui donner plus de chance d’être diffusé.

C’est cette version que vous pouvez regarder en streaming avec Real Player.

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