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Communiqué de presse RESF du 16.8.07 (17h)

A Charleville, un jeune tunisien arrêté sur dénonciation du service de l’état-civil à quelques jours de son mariage !

vendredi 17 août 2007


Une nouvelle gangrène risque de gagner une partie de la société française : non seulement la chasse aux « sans papiers » s’intensifie, stimulée par la politique du chiffre en matière d’expulsion et les directives qui en font la priorité des services de police. Mais la volonté de réduire l’immigration familiale, et plus généralement de faire de l’étranger en situation irrégulière le nouvel « ennemi de l’intérieur » ne peut que corrompre un peu plus les esprits et favoriser la xénophobie, au mépris des droits de l’Homme, voire même des réflexes humanitaires les plus élémentaires.

En témoigne la multiplication des dénonciations, qu’elles émanent d’individus plus ou moins anonymes ou de certains fonctionnaires trop zélés. En témoignent les interpellations au domicile, qui tendent à se banaliser, malgré l’indignation suscitée par le drame d’Amiens.

Ainsi ce qui vient de se passer à Charleville-Mézières, dramatique répétition d’autres faits semblables à Bordeaux ou ailleurs :

Alors que M. Younes B., de nationalité tunisienne et Lamia, sa compagne française, s’apprêtaient à se marier, - le mariage est prévu à la Mairie de Charleville-Mézières pour le 1 septembre à 14 h 30 - M. B. a été arrêté par la PAF lundi 13 août au domicile du couple, sur dénonciation de l’employé de mairie à l’Etat Civil vers le Procureur de la République.

- Le lundi 2 août, lors de l’enregistrement en Mairie pour la publication des bans, l’employé fait observer au couple - le visa de Monsieur ayant expiré- qu’elle est "obligée " d’aviser le Procureur de la République, qu’elle tempère d’un : « mais vous aurez une réponse ».
- Lundi 13 août au matin, le couple se rend en Mairie pour connaître la réponse du Procureur, l’employée se fait rassurante, et le couple ressort de la Mairie avec la publication des bancs où figurent la date et l’heure du mariage.
- Lamia part alors à son travail heureuse, et dans la demi-heure, alors que Younes est seul au domicile, la PAF vient l’arrêter, pour l’interroger disent-ils.
- Placé en GAV au commissariat de Charleville, celui-ci se voit notifié un APRF et placé en détention par le JLD, au mépris des garanties de représentation données par Younes et sa compagne (le passeport ayant été remis à la PAF).

Selon sa compagne, qui n’a pu le voir que brièvement, Younes ne s’alimenterait plus depuis 72 h.

Le Réseau Education Sans Frontières rappelle que le mariage est un droit constitutionnel et que l’officier de l’état-civil n’est en aucun cas « obligé » de saisir le Procureur de la République, cette possibilité étant essentiellement prévue pour limiter les risques de mariage forcé et de violence au sein du couple. Il affirme sa solidarité avec les fonctionnaires qui refusent de se mettre au service d’une logique politique aux détriments des valeurs fondamentales d’accueil, de liberté et de fraternité qui sont celles de notre démocratie. Il appelle les citoyens à refuser la logique xénophobe et son cortège de violences et d’injustices.

Il demande la libération immédiate de ce jeune homme qui comparaît vendredi à 14 h 30 devant le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne et la délivrance par la préfecture d’un titre de séjour lui permettant de se marier et de vivre normalement son amour et sa vie de couple.

Contacts :

RESF : F. Ostier 06 65 35 15 24 – J P Fournier 06 13 26 33 42 – J-M Delarbre 06 89 30 86 15

CAIR – CIMADE Ardennes : A. Sauvage C. THIERY et S. VINCENT 03 24 56 19 02 / 06 13 01 18 91

Vos commentaires

  • Le 18 août 2007 à 17:36, par JLG En réponse à : SANS PAPIERS : LA BRUTALITE AU QUOTIDIEN

    Alors que se poursuit en France le durcissement d’une indigne traque des sans papiers, accompagnée de son cortège de drames humains comme nous l’a rappelé tragiquement le cas d’Ivan à Amiens, Toulouse connaît sa part de cette politique.

    C’est aujourd’hui plus de 80 personnes qui sont enfermées au centre de rétention de Cornebarrieu, dans l’attente angoissée d’une expulsion. Parmi elles, demeurent 4 des 9 adultes transférés de Lille suite aux mobilisations locales. 2 ayant été reconduits à la frontière.

    Ces derniers jours, ce sont 2 familles toulousaines qui ont été les victimes de la chasse aux sans papiers. Une mère et son fils de 4 ans, ainsi qu’un père 3 enfants ont été arrêtés à Toulouse et ont été placés en rétention ; le dernier y est encore à ce jour. Pendant ce temps, ce sont des dizaines de familles qui passent à Toulouse un été dans la précarité administrative, des conditions de vie très difficiles et dans l’angoisse de l’avenir.

    Comme il l’avait annoncé, RESF 31 reste mobilisé aux côtés de ces familles et de ces enfants, les accompagnant durant cette période estivale que nous savons particulièrement risquée. Nous restons par ailleurs particulièrement vigilants quant aux initiatives administratives qui pourraient être prises à l’encontre de ces enfants et de leurs parents.

  • Le 16 novembre 2008 à 22:43, par Pasquet Jean-Philippe En réponse à : A Charleville, un jeune tunisien arrêté sur dénonciation du service de l’état-civil à quelques jours de son mariage !

    http://tunisie-harakati.mylivepage.com

    Une négligence du marié qui lui coûte cher, il aurait dû faire une nouvelle demande de visas avant de vouloir se marier. A côté de cela, du zèle d’une fonctionnaire de Mairie. J’ai l’impression de revivre à l’époque du gouvernement de Vichy. Mais quelle honte pour la France ! Et dire que nous sommes le pays des droits de l’homme ? J’ai le sentiment que cela ne veut plus rien dire aujourd’hui. Que cela soit en France ou en Tunisie, on devient les champions de la naissance des cas à la Sameh Harakati. Mais où va le monde ?

    http://tunisie-harakati.mylivepage.com


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