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Bouamari a rejoint la vallée des Hommes Libres

dimanche 3 décembre 2006


Ses innombrables ami(e)s et camarades de Lunel, Montpellier, Nîmes, Marseille, Paris et du reste du monde,

L’équipe de Zalea Tv,

partagent la stupéfaction et la douleur de la famille du cinéaste Mohamed Bouamari qui a rejoint prématurément les terres - que l’on souhaite généreuses - de la vallée des Hommes Libres.

Homme et artiste hors du commun, infatigable militant anti-colonialiste et combattant permanent pour l’émancipation des peuples et des êtres, puits de savoir et de connaissance, débordant de générosité, de vie et d’utopie, Boum laissera à ceux qui ont eu le bonheur de le côtoyer un souvenir d’humanité et d’espoir impérissable.

Ceux qui le découvriront par son œuvre seront convaincus que le cinéma peut lui aussi transformer les êtres et le monde si tant est que les francs-tireurs de cet art - devenu depuis longtemps une industrie - puissent encore conquérir les moyens de s’exprimer.

Zalea Tv

Voir sur Zalea Tv une rediffusion d’une soirée spéciale Bouamari réalisée en 2003...

Voir :

Salam Lénine ! Fête de l’Huma 2006...Visite algérienne avec les cinéastes Mohamed Bouamari et René Vautier. Sur Zalea Tv. Cliquez...

Lire sur le blog d’Olivier un billet d’humeur.

Le Charbonnier (source Zalea Tv)

Mohamed Bouamari nous quitte

Agé de 65 ans, le cinéaste Mohamed Bouamari est décédé le 1er décembre à Alger d’une crise cardiaque. Il a été inhumé au cimetière de Ben Aknoun. Mohamed Bouamari s’était fait remarquer dès 1973 avec Le Charbonnier (Al Fahhâm), son premier long-métrage récompensé du Tanit d’Argent à Carthage et du prix Georges Sadoul à la Semaine internationale de la Critique à Cannes. Son film scrutait le monde rural à travers un modeste charbonnier dont l’activité est menacée par l’apparition du gaz. Une situation à son comble lorsque, parti chercher du travail en ville, sa qualité d’ancien maquisard ne lui est d’aucune aide et que, pendant son absence, sa femme a été embauchée en usine.

Né en 1941 à Guedjel au sud-est de Sétif, Mohamed Bouamari a grandi à Lyon où il est arrivé à l’âge de 10 ans. Venu à au cinéma en autodidacte, il tourne Conflit un premier court-métrage en 1962. De retour au pays en 1965 et jusqu’au début des années 70, il est tour à tour assistant sur La Bataille d’Alger de Gillo Pontecorvo (1965), Le Vent des Aurès de Mohamed-Lakhdar Hamina (1965), L’Etranger de Luchino Visconti (1966), La Voie de Mohamed Slim Riad (1968), Z de Constantin Costa-Gavras (1969), Le Festival panafricain d’Alger de William Klein (1969), Remparts d’argile de Jean-Louis Bertuccelli (1970) et Patrouille à l’est de Amar Laskri (1970).

Durant cette période, il réalise L’Obstacle avec Mohamed Chouikh sur un scénario de Tewfik Farès (1966), puis Le Ciel et Les affaires l’année suivante. Le premier décrit un amour impossible pendant que le second dénonçait le pouvoir grandissant des talebs (marabouts) dans les campagnes. Après La Cellule en 1971 pour la télévision, il s’attelle au Charbonnier dont il signe également le scénario. Suivront deux longs métrages, L’héritage en 1974 et Premier pas en 1978. Ce dernier posait à sa façon la question de l’émancipation des femmes à travers la vie de l’une d’entre-elles qui a été intronisée maire. Premier pas a valu à la comédienne Fettouma Ousliha-Bouamari, sa compagne dans la vie, le prix d’Interprétation à Carthage.

Mohamed Bouamari tournera encore Refus, un long métrage en 1982, A l’ombre des remparts, un documentaire consacré à la ville de Tlemcen en 1987-88, deux téléfilms en 1991 et 1994, date à laquelle il quitte à nouveau l’Algérie ( Pour des raisons de sécurité ).

( Toujours animé d’un esprit de contestataire, Bouamari se démarque par son activité militante au sein du cinéma algérien, notamment en participant activement au développement de la cinémathèque d’Alger. )

En France, il fait des apparitions dans plusieurs films à la faveur de petits rôles, réalise Nuit, un court-métrage en 1996, collabore à Zalea TV et intervient dans des actions de formation. Le cinéaste qui souhaitait dès 1994 réaliser Le Crabe, un documentaire sur la participation des soldats Africains à la libération de la France, était à Alger avec un long métrage en préparation : Le Mouton. La profession perd en lui une voix attachante et frondeuse.

Article trouvé sur http://www.algeriades.com/ ( et commenté )

Vos commentaires

  • Le 5 décembre 2006 à 22:07, par Sphax En réponse à : Bouamari a rejoint la vallée des Hommes Libres

    J’ai eu l’occasion de recevoir pendant 2ans des cours de Monsieur Bouamari et ce fut certainement les meilleurs cours d’audiovisuel que j’ai eu...
    En tant que professeur, Monsieur Bouamari nous a fait vivre, avec plaisir, son esprit utopiste et sa volonté de donner une âme au cinéma.

    Je ne m’avancerais donc pas trop en vous disant "Merci" au nom de toute la promo 2007 d’ingénieur IMAC.


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