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Nous appelons tous les peuples du monde à se mobiliser

Solidarité avec Oaxaca - Mexique

lundi 30 octobre 2006

Documentariste et reporter d’Indymedia, originaire de l’Illinois, Bradley Wheyler dit Brad Will a été tué dans la soirée du 27 octobre 2006 d’une balle en pleine poitrine alors qu’il couvrait une manifestation de l’Assemblée populaire des peuples de Oaxaca (APPO), qui regroupe 70 000 instituteurs et travailleurs sociaux, en guerre ouverte contre le gouverneur de l’Etat Ulises Ruiz Ortiz.


Brad WillBradley Will Roland, a été touché en pleine poitrine. Il est mort avant qu’il ne soit arrivé à l’hôpital. Oswaldo Ramírez, photographe pour Milenio Diario, a été également touché et blessé au pied, et deux autres personnes ont été tuées par balles ce vendredi, lors d’échanges de coups de feu dans la ville de Oaxaca, dans le sud du Mexique, ont indiqué des dirigeants du mouvement de protestation contre le gouverneur local qui dure depuis plus de 4 mois.

Brad Will "a reçu une balle dans la poitrine", a déclaré Florentino Lopez, porte-parole de l’Assemblée Populaires des Peuples de Oaxaca (APPO) qui demande la démission du gouverneur de l’Etat Ulises Ruiz. "Un enseignant, blessé par balle, vient de mourir et une institutrice est grièvement blessée", a annoncé de son côté à la radio Flavio Sosa, un autre dirigeant de l’APPO.

Vendredi soir, le parquet de Oaxaca annonçait la mort d’une troisième personne, Esteban Zurita López, victime de tirs dans la localité de Santa Maria Coyotepec, sans plus de détails. Onze autres personnes ont également été blessées, dont un photographe du journal Milenio, Oswaldo Ramírez, au cours d’affrontements autour des barricades érigées par les manifestants de Oaxaca, qui ont fermé les quatre accès routiers de la ville, après les incidents.

Pour voir le dernier film de Brad Will en Real Player (16’30’’, en VO et pas traduit) : "Infamia en Oaxaca"...

Solidarité avec Oaxaca

Oaxaca résiste

Le conflit à Oaxaca, initialement pour une revalorisation salariale des enseignants, avait débuté le 22 mai, puis s’était radicalisé le 14 juin, avant de s’étendre à d’autres secteurs de la société lorsque le gouverneur avait envoyé en vain la police anti-émeute pour lever le blocus des instituteurs.

L’APPO, qui regroupe les 70.000 instituteurs de l’Etat de Oaxaca, un des plus pauvres du Mexique, et des organisations sociales, occupe le centre de la ville depuis le 22 juin. Chaque nuit, des barricades sont dressées pour éviter une éventuelle intervention des forces de l’ordre pour les déloger.

La Commission Sexta de l’Armée zapatiste de libération nationale lance un appel à tous les adhérents et les sympathisants de l’Autre Campagne et de la Zezta Internationale pour qu’ils se manifestent par tous les moyens et sous toutes les formes, partout où ils se trouvent, afin d’exiger le renvoi immédiat de l’assassin Ulises Ruiz, son châtiment et celui de ses complices et en soutien de l’APPO.

A lire :

Résistance et répression à Oaxaca.

Oaxaca : la « commune » réprimée

Dimanche, plus de 10 000 militaires, policiers et paramilitaires appuyés par des blindés et des hélicoptères, armés, pour certains, de fusils d’assaut ont envahi la ville d’Oaxaca. Ils ont progressivement reconquis les quartiers.

Aux dernières infos, lundi 30 octobre, (source Indymedia chiapas) il y a quatre morts dont un enfant de douze ans, 60 arrestations et 30 disparus...

Oaxaca : Communiqué de l’APPO (30 octobre)

écrit le 30/10/06 à 23:32:05 par APPO

Frères et soeurs du Mexique et du Monde :

Les tyrans se vantent de choses qui ne sont pas, se vantent de leur pouvoir, se vantent d’avoir soumis un peuple… Dans leur stupidité, ils arrivent à se vanter d’avoir le contrôle de la Ville. Comme nous le mentionnions hier, en aucune façon, ils peuvent considérer avoir obtenu le contrôle de la ville. L’héroïque peuple d’Oaxaca a obtenu hier une victoire… de manière ordonnée et disciplinée, sans avoir fait usage de la violence, il a pu contenir l’avancée des hordes de policiers-violeurs, a pu les freiner sans répondre à leur violence par la violence. Ni par l’emploi de tout leur arsenal, milliers de bombes de gaz lacrymogène et de gaz moutarde qui étaient lancées depuis des hélicoptères, des tanks antiémeutes, des fusils d’assaut n’ont pu prendre aucun point important, ni le Zocalo, ni Canal 9, ni même les barricades les plus importantes n’ont pu être pris par les envoyés de Abascal. De manière ordonnée et disciplinée, l’APPO a accompli son but de ne pas remettre la ville d’Oaxaca, de manière disciplinée et organisée, elle a ordonné le repli de ses forces vers la Ville Universitaire pour éviter que protégés dans les ombres, les policiers-violeurs et les groupes para-policiers au service de URO (qui bien sûr sont en parfaite coordination avec le PFP) puissent attaquer sans être vus et en marge de tout traité, non seulement de droits de l’Homme, mais aussi de guerre.

Dans le cadre de la journée d’hier nous pouvons donner l’information suivante : les compagnons décédés sont déjà quatre, leurs noms sont : 1.-Fidel Sanchez García, mort par balles. 2.-José Albert López Bernal, tué par un tir tendu de grenade lacrymogène. 3.- Un enfant de 12 ans, mort par balle. 4.-Une maîtresse dont le corps a été découvert à San Pedro Juxtlahuaca (village situé à 8 kms de Oaxaca). Il y a 60 compagnons détenus et 30 disparus. 28 ont été placés dans une zone militaire à bord d’hélicoptères, quelques uns sont en ce moment transférés dans des prisons de Miahuatlan de Porfirio Díaz, Tlacolula, et autres. La PFP, les policiers ministériels et préventifs ont réalisé des perquisitions anticonstitutionnelles dans de nombreuses maisons dans divers points de la ville, ils cherchaient à arrêter la Direction Provisoire. Aucun compagnon dirigeant n’a été appréhendé. La PFP n’a pas pu prendre de point important, durant plus de quatres heures nos compagnons ont empêché leur entrée sur le pont du Technologique, le Zocalo a été défendu par des milliers de compagnons malgré l’emploi indistinct de gaz lacrymogène, de gaz moutarde, d’armes à feu.

Sur instructions de la Commission de Sécurité de l’APPO, ces dits points ont été abandonnés pour se rassembler dans la Ville Universitaire (campus). La PFP a essayé de brouiller la fréquence de la Radio Universitaire, qui a été réduite au silence à peu près une demi-heure, cependant nos techniciens ont pu rétablir la transmission. Il y a eu des blocages dans différents points de l’État : Dans l’Istmo, à Tlaxiaco, à Putla, Cañada, Cuenca del Papaloapam pour en mentionner certains. De la même manière, nos compagnons de la ville de Mexico ont réalisé une manifestation, de même qu’à Hidalgo, Michoacán, Guerrero, Chiapas, Baja California. Des manifestations dans plusieurs parties du monde ont été rapportées : Barcelone, Brésil, Sacramento-Californie, Los Angeles-Californie, Caracas, Fresno-Californie, Valle de Napa, ainsi que la prise de l’ambassade du Mexique en Italie et du consulat à Milan, entre autres. Des secteurs entiers du Magistère se prononcent contre le retour en cours et se rendront aujourd’hui dans la capitale. Des municipalités de la Sierra Norte en Assemblée Communautaire ont massivement décidé de se déplacer dans la Capitale de l’État. Durant toute la nuit des réserves ont été installées dans les entrées de la Ville d’Oaxaca de la part de la PFP. En ce moment ont été renforcés et installés plus de barrages pour empêcher l’accès à la ville aux compagnons qui viennent des régions pour renforcer les Marches. Cependant des milliers de personnes arrivent aux trois points de rassemblement pour se rendre au Zocalo. De la même manière un important contingent de la PFP, policiers ministériels et préventifs, se trouve déjà dans les environs de Radio Universidad, ce qui semble être l’intention de prendre la Ville Universitaire et de taire la Voix du peuple qui se transmet à travers de Radio Universidad malgré le fait que le Président de l’UABJO Martínez Neri, a refusé hier la possibilité de violer l’Autonomie Universitaire, comme désaccord avec l’usage de la violence pour résoudre le conflit. Ils peuvent prendre le Zocalo, ils peuvent prendre la Radio Universidad, cependant le peuple d’Oaxaca dans ces plus de 5 mois de lutte à démontré être un peuple vaillant, digne et ingénieux. La PFP pourra-t-elle maintenir la ville assiégée encore 5 mois, peut-être un an, deux, trois, quatre ?? Aujourd’hui, plus que jamais alors que le mauvais gouvernement violente encore les mêmes lois qu’il a juré de faire accomplir et transforme l’Etat de Oaxaca en état de siège et suspend de fait (comme le tyran Ulises Ruiz Ortiz l’a fait) les garanties individuelles et nos droits humains, nous faisons appel au peuple du Mexique, aux peuples du monde à réaliser des manifestations.

TOUT LE POUVOIR AU PEUPLE

ASSEMBLÉE POPULAIRE DES PEUPLES D’OAXACA (APPO), 30 octobre 2006, 11h. http://www.asambleapopulardeoaxaca.com/boletines/

Traduction : Fab, santelmo@no-log.org - Indymedia Grenoble -

A lire aussi : Un labyrinthe de la puissance collective

Plus d’infos et au jour le jour :

http://mexico.indymedia.org/oaxaca

http://chiapas.indymedia.org/

http://www.vientos.info/cml/

http://www.asambleapopulardeoaxaca.com/

Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte : Répression et révolte sociale à Oaxaca


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